mercredi 22 juin 2011

Les humains dans la ville

Paris est débordant de vie, à toute heure de la journée. Les gares déversent leurs flots de voyageurs. Véritables bouches crachant sans cesse la substance des banlieues. 



Les touristes cherchent leur chemin sur un plan en sirotant un verre à la faveur de l'été. 


Ceux qui ont, maintenant, tout le temps le tuent sur un trottoir à attendre un bus qui les mènera vers leur vie,


ou prennent le temps d'un verre à une terrasse, qu'ils soient seuls ou accompagnés.


Ils sont des centaines à se perdre dans les rues. Se laissant guider par l'architecture ou la lumière des vitrines. Atteindre un parc, longer la Seine, monter quelques marches, Vous êtes ici !


Les résidents permanents de la Capitale ne sont pas ceux qu'on croit. Ils n'ont pas de foyer ils ont la ville pour maison. Les marches des édifices pour s'asseoir et oublier que le monde est monde...


..... Pendant que d'autres s'évertuent à essayer de le changer en brandissant des pancartes contre l'injustice, la cruauté ou que sais-je encore. 


Je croise ces gens tous les jours. Je ne suis que résidente intérimaire. Huit heures par jour j'occupe un siège pendant que la vie au dehors bat son plein. Les vies se mêlent, les drames se jouent, les gens courent après le temps. Le mien est précieux puisqu'il est vôtre. 

lundi 20 juin 2011

Historique et petite histoire du doigt d'honneur



Parfois une photo vaut mieux que tous les mots !!! 

Et parfois un petit geste remplace des débordements incontrôlés. Plus communément appelé Digitus Impudicus, il remonterait à la civilisation Gréco-romaine et Aristophane en faisait déjà mention dans une de ses comédies (les nuées). 

Une autre partie de l'histoire voudrait que ce soit le geste des arbalétriers dont on amputait le majeur pour qu'ils ne puissent plus tirer à l'arc et qu'ils brandissaient face à l'ennemi en signe de défi "venez donc les chercher" !! .

Signe de provocation ou signe de profond mépris pour son interlocuteur, il reste le geste préféré de beaucoup d'entre nous et qui vaut bien mieux que tous les discours.





samedi 18 juin 2011

Un concours et des amis. La recette d'images réussies.

Tout commence par une suggestion .... "tiens t'as vu je t'ai invité à un concours sur Facebook, tu devrais participer". Oui j'avais vu. Le thème me plaisait bien même si l'idée était encore un peu vague pour moi. 

Le matin il s'en passe des choses. Le soleil se lève, la rosée, les jolies couleurs, les gens se réveillent. Comment allais-je traiter ça. Du point de vue humain ou faire du consensuel et traiter un énième lever de soleil ? La réponse à cette question existentielle ? : "Et si tu prenais ton petit couple comme image de départ ?!!". Oui c'est une bonne idée ça et l'idée fait son chemin dans ma tête.

Bref  ....

Pour des raisons indépendantes de ma volonté ça commence mal et je dois absolument trouver d'autres images à faire, ce concours je veux y participer. Ne serait-ce que pour prouver qu'il va falloir commencer à compter avec moi.


J'en parle autour de moi et l'idée fait aussi son chemin chez les amis. Seb est partant, il a une copine très intéressée par l'idée. On commence à chercher des idées et là ça foisonne !! Le sèche-cheveux, le journal, la photo devant les chiottes en calbute (celle-là un peu trop explicite ne sera jamais incluse dans la série).

Jessy se retrouve donc à prendre une douche à deux heures de l'après-midi rien que pour moi. Sa mère, sa fille, son copain et Seb attendent dans la salle à manger pendant qu'on pouffe comme des gamines dans la salle de bain. "Vas-y fais comme si j'étais pas là" ..."C'est ça je voudrais t'y voir toi, une brosse à dents dans la bouche et une nana qui te shoote alors que je suis à poil sous ma serviette !!"


L'idée plait aussi à Dominique. Dominique c'est mon ex, mon histoire la plus émouvante, la plus durable aussi puisqu'on se connait depuis quatre ans et qu'on a jamais pu couper les ponts ni lui ni moi. Le voilà donc dans la salle de bain, à poil en train de prendre une douche vers cinq heures du soir juste pour que je puisse participer à ce concours. Si c'est pas de l'amitié ça hein !!!


Et puis je me dis qu'on est jamais si bien servie que par soi-même alors tiens, pas de raison de mettre les autres à poil sans que je paie moi aussi de ma personne. J'ai bien du recommencer une quinzaine de fois avec le doute : la jambe levée ? Oui ? non ? La tasse ? la clope ?  Et puis zut, celle-là on la garde et puis alea jacta est !!


Tant qu'à faire j'y inclus un second autoportrait. Et c'est là que l'expression "Cent fois sur le métier remet ton ouvrage .....". Ca pour remettre l'ouvrage sur le métier ..... Il fallait viser juste. Le rayon de soleil sur la porte, juste assez de lumière dans les toilettes pour ne pas être dans le noir, et ce P**** de journal qui ne voulait pas se froisser !!!

 J'en ai passé des jours à repérer l'heure ou le soleil vient lécher le carrelage, à soumettre mes photos à un ami sur msn pour recueillir ses premières impressions (bonnes ou mauvaises). 



 Dans les idées soumises par Jessy et Seb il y avait cette histoire de bataille de polochons qui me plaisait bien. Ils s'en sont donné à coeur joie !! Ils se sont mis une bonne peignée d'ailleurs. J'en avais mal aux côtes à force de rire. Allez tenir un appareil dans ces conditions vous !!


 L'ultime photo de ce concours a, en fait, été la seconde dans l'ordre de prise de vue. Au cours d'un voyage en Normandie, je me suis retrouvée dans une chambre d'hôtel. Avec cette idée en tête qu'un lit, même sans personne dedans peut exprimer toute une histoire. Autant d'interprétations possibles que de plis dans les draps. Déchirures, retrouvailles, ou solitude, tout est question ..... de point de vue.



La dernière photo est une photo bonus, n'ayant pas pour but de nous départager mais, on va dire, ... juste comme ça !!! Mon joujou, à ce moment c'est la pause longue. Et comme il n'y a pas d'heure quand on aime ça, le petit dèj est aussi prétexte à un shooting. J'en tire cette image, qui, je le sais déjà, est celle que j'enverrai.


Le comble de cette aventure, c'est que même exposée, je ne verrai rien du résultat. Cailhau est trop loin pour ma bourse. Et je ne me vois pas y aller toute seule, comme ça sans personne à mes côtés. C'est un moment que j'aurais voulu partager, mais voilà hein ..... on fait pas toujours ce qu'on a envie de faire .... à part si on est Paris Hilton ..... je ne suis ni blonde, ni riche, ni C..... alors je crois que je vais rester à Paris   ...... tant pis. 

jeudi 9 juin 2011

Les oreilles et la queue !!

En allant dîner avec mon meilleur ami, nous sommes tombés sur une manifestation anti-Corrida devant l'IRCAM (Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique). Un cordon de Sept CRS maintenait l'ordre devant une quinzaine manifestants. Ils protestaient contre l'inscription au patrimoine immatériel de l'UNESCO de la corrida. Cris, hurlements, "Miterrand démission", là quelques uns se mettent à blaguer : "bah il est pas mort Miterrand ?". 

Il n'en fallait pas plus pour qui nous dégainions nos reflex pour quelques clichés. Un des membres du staff explique (ou engueule) quelques manifestants en leur disant qu'à part faire du bruit et les déranger, ça changera pas grand chose. Et la rengaine reprend "Miterrand Démission !!!" Des panneaux anti-Corrida sont brandis. Les femmes hurlent, et autant dire, sans aucun sexisme, après tout j'en suis une, que quand une femme crie, ça fait du bruit. Les hommes ? Il y en a trois, dont un qui n'a pas l'air très concerné. Il brandit sa pancarte d'un air rigolard, m'enfin peut-être est-ce sa manière à lui de manifester son mécontentement. 




dimanche 5 juin 2011

Ecouter son intuition ....

Si il y a une chose qui me caractérise, certains diront que c'est un défaut, d'autre une qualité d'âme, c'est que je marche avec les tripes. Que ce soit dans le boulot, dans l'amitié, dans la photo ou en amour, l'émotion est essentielle.


Bon ok, dans le boulot, l'émotion faut aller chercher profondément. Et parfois l'impression de creuser la mine pour que dalle est ...... très ..... présente.


En amitié, ça semble évident, on se fait rarement des potes des gens qu'on ne peut pas encadrer à la base. Donc inutile d'y revenir, mes amis je les aime inconditionnellement et je peux avoir aussi mal avec une trahison amicale qu'avec une rupture. Je pleure quand je les vois pleurer, quand ils se marient ou à plein d'autres occasions. Je suis une chialeuse, tout le monde le sait.





En photo, on me l'a beaucoup reproché. Je shoote bien plus souvent avec les tripes qu'avec ma tête. Donc techniquement, c'est toujours très très limite. Je cherche, je tâtonne, mais voilà, quand j'aime, ça devient urgent, faut que je shoote. La technique devient secondaire. C'est aussi, curieusement, ce qui me démarque de pas mal de photographes. Les gens aiment ça. Ils se sentent plus proches de ce que je fais que d'autres photographes, bien plus absorbés par la technique que par l'envie d'insuffler un tantinet d'émotion dans l'image. On peut être une pointure en photo mais une brêle dès qu'il s'agit d'envoyer du bois en matière de sentiments. Bizarrement, on peut capturer un paysage et en faire tout de même .............. une nature morte. Prendre en photo des gens et ne jamais capter un regard, donc aucune implication de l'intéressé. Comme dirait un ami, la technique mène à tout, à condition d'en sortir. Oui je sais, ce n'est pas de lui ..... mais, il n'y a rien de plus vrai. Quelqu'un de profondément noyé dans sa bulle technique peut avoir un modèle sublime et ne rien en tirer d'autre que du Néant. Autant se contenter de shooter un flétan crevé.

Je me sens obligée de faire une petite explication de texte, les mots pouvant rayer comme du papier de verre et esquinter la susceptibilité de l'artiste. Beaucoup se sont dit, semblerait-il, que je me la "pétait". Eh les gens on va redescendre sur terre, il n'en a jamais été question j'ai deux ans de photos (voire un peu moins) avec un reflex derrière moi. Il n'a jamais été question d'en remontrer aux autres. Je dis simplement que n'ayant pas la technique suffisante je remplace par l'émotion. La technique je l'apprends tous les jours par les gens autour de moi et moult magazines spécialisés. Maintenant quand je dis que certains ont la technique sans l'émotion c'est qu'elle ne passe pas bien ou très obscurément. Et c'est reparti pour le tollé, je n'ai peut être pas la technique m'enfin j'ai des tripes et parfois ..... bah ça passe pas. Et croyez moi j'en vois passer sur FB ou flickr, ... entre autres. Techniquement c'est génial, mais c'est pas pour ça que j'ai le déclic. Pour ce qui est du modèle sans l'émotion je relais un témoignage, ça ne sort pas de moi. Voilà hein ce n'est que mon avis, celle d'une toute petite photographe (ca va mieux là ?) et il vaut ce qu'il vaut. Allez on respire et on va voir le reste mais avant on range les fourches, ça pique !  A bon entendeur !!



Article  en partie censuré . 



Dans l'histoire, j'y ai gagné une autre histoire, beaucoup plus simple. Pas de guimauve, ça ne dégouline pas de bons sentiments mais les gestes et les regards sont là. Ma tête ne m'envoie pas de signaux alarmants, je vis les choses simplement.

Chuuuuttt, je vis .....