Étonnant comme les baffes données
par la vie nous forgent le caractère.
Très longtemps j’ai voulu croire
que j’arriverai à surmonter la violence de mon ex-compagnon, les difficultés
rencontrées dans le domaine du travail, et les histoires toutes plus foireuses
les unes que les autres. Je n’ai compris que très tard que le « c’est pas
grave », le « oui, si tu veux », le « on verra » ne me
faisait passer que pour la femme qu’on pouvait facilement oublier ou mettre de
côté.
Puis, il y a eu une prise de
conscience. Sont apparus les premiers « non ». Les réactions ne se
sont pas fait attendre :
- Comment ça non ? Froncement
de sourcils appuyés pour bien marquer la désapprobation et/ou l’incompréhension.
- Bah oui, non !
De copine sympathique on passe
tout à coup pour l’aigrie de service. On passe pour l’agressive parce qu’on a
décidé que si les non-dits avaient fait de nous une quantité négligeable, la
communication serait de mise en toute circonstance. Quitte à ce que ce soit mal
pris, même si c’est dit avec le sourire.
Etonnant comme une parole peut
balayer du revers de la main tous les sourires et les bons moments pour qu’on
ne conserve en mémoire ce qui nous a bousculés. Parce que les autres n’ont pas
le même vécu, parce qu’ils n’en sont pas au même stade de réflexion ou
simplement parce qu’ils ont plus été épargnés par la vie que d’autres, la
communication, la franchise ou le franc-parler est une forme d’agression pour
beaucoup de monde.
J’ai appris à dire non, à refuser
tout contact négatif pour ne pas me faire submerger par une violence déjà
latente chez moi. Je refuse de me faire « bouffer » par les autres,
les tracas du quotidien, ou les barrières largement surmontables devant
lesquelles on s’arrête avec un « c’est comme ça » pour prétexte. J’ai
rencontré beaucoup d’incompréhension. Je ne prétends pas détenir la solution
miracle, mais c’est la mienne pour tenir debout tous les jours. Cette année c’est
particulièrement compliqué, parce qu’il y a des années où c’est
particulièrement merdique sur tous les plans. D'autres se cloîtrent dans le
silence ou partent à l’autre bout de la planète. Tout dépend des possibilités
de chacun (si je pouvais, je le ferai. Je n’ai pas d’aisance particulière ou de
fortune personnelle donc ….).
Je suis quelqu’un de timide et je
dois souvent me faire violence pour aller vers les autres. Je ne veux pas passer la
journée, la soirée à me mordre la langue pour finir par me dire « j’aurais
dû » ou j’aurais pu ».
En attendant vivez, mais vivez
bien. Ne vous enfermez-pas dans une vie, une contrainte qui n’est pas la vôtre juste pour ne pas faire de vagues ou ne pas sortir du lot.
N’allez pas regretter au terme de votre vie de n’avoir pas agi comme vous
auriez dû. Ce sera beaucoup trop tard.
Comme le dit Oscar Wilde : « Il
vaut mieux avoir des regrets que des remords ». J’ai eu assez de remords……