Ca s’est
passé il y a quelques temps maintenant mais faut quand même que je vous
raconte.
Y a des
matins ça où quand on sort du métro on pense qu’on a changé de dimension. On se
retrouve entouré de mannequins en tenues diverses (classes ou Flashy, voire
légèrement grunge pour certains) à neuf heures du mat’.
On regarde
sa tenue, bottes, pantacourt, et chemise et là on se dit qu’on est à peu près
dans le ton mais on fait pas mais alors pas du
tout le bon poids. Mais bon, on se dit : « ça va, je fais pas
tâche ». On sait pas pourquoi ils sont là mais ça colle. Oh y a bien un
indice puisque deux grandes banderoles tendues sur les colonnes du Palais
Brongniart annoncent « Galeries Lafayette » en lettre blanches sur
fond rouge.
Mes
collègues ont l’air bien plus au fait que moi. Un défilé est organisé aujourd’hui.
Tiens on défile aussi à la Bourse ? !! ah !
Effectivement,
le midi, je me renseigne et constate que les « Galeries Lafayette »
organisent pour la seconde fois le plus grand défilé de mode du monde (Rien que
ça) en pleine rue.
Le soir,
donc, je décide de trainer mes talons aiguilles (ah non …. Mes bottes) jusque
là-bas.
En arrivant
à l’Opéra Garnier, une énorme foule descendant des bus envahit les rues. Et là
encore, une autre dimension. Les robes de mariée côtoient les jeans déchirés.
La flanelle fait de l’œil au synthétique et tout ce petit monde est déjà sur le
point de faire un tour sur le tapis rouge.
Je passe du
côté « people » de l’évènement et m’ouvre difficilement un passage
entre un mur humain et un mur de parpaing. Les deux sont très inamicaux et
aucun n’est disposé à me laisser passer bien campés sur leurs positions. J’ai
tout à coup une pensée émue pour Moïse. Là, un problème se pose. Le mur humain
continue et pas une place à l’horizon pour mon objectif et moi. J’arrive enfin
à me poster dans un petit coin derrière les barrières pas loin des chanceux
qui, eux, ont une accréditation et sont perchés sur un podium.
Après trois
quart d’heure d’attente à faire comprendre à une rouquine que « non je n’ai
pas de place et que quoi que tu fasses tu auras toujours mon objo à côté de ton
oreille ». Le spectacle commence. Non
sans avoir assisté au préalable à la mise en place de Louise Eckland dans une
très jolie robe noire à nœud blanc. Et de Nikos Aliagas …. Classe … comme d’habitude.
Pour la
musique, c’est une mamie qui déchire en Angleterre qui assure l’ambiance.
Parait qu’elle est « vachement » connue. ….. J’me sens vieille.
Pour le
show, on en prend plein les yeux. Les classiques, les petites filles sages, les
punks, les années 80 et toutes les tendances existantes depuis passent les uns
derrière les autres. Les galeries on casté ces mannequins d’un jour par le net.
Pas question d’afficher de la maigreur et du sac d’os au kilomètre. Là, tous
les genres, poids, et races sont représentés.
Au bout d’une
heure de show, je laisse ma place à celui dont je ne sais pas encore si il
voulait me faire les poches, me peloter ou tout simplement était-il encombré
par ses mains. Je viens de blinder une carte de 8 Go. Même en faisant mon
editing sur place. Chacun son tour, le mien s’achève.
Je retourne
à mon programme initial et je suis encore dans les temps.